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Décembre 1991
Une économie de 8 millions de barils par jour

Les risques d'une absence

Les 435 centrales en fonctionnement dans le monde permettent d'économiser 8 millions de barils de pétrole par jour. Quatre cents réacteurs de plus élimineraient les inévitables futurs chocs pétroliers. Ce n'est donc pas le nucléaire qui est dangereux, mais son absence! Tel est, résolument contraire à certaines idées reçues, le propos tenu par Edouard Parker, directeur d'un institut international d'analyses prospectives et auteur du livre L'Affaire Tchernobyl.

Les centrales atomiques dans le monde permettent d'économiser l'équivalent de 8 millions de barils de pétrole par jour. Si les pays industriels avaient poursuivi leurs programmes nucléaires comme prévu, on en serait aujourd'hui à l'équivalent en électricité de 16 à 20 millions de barils, pratiquement au niveau de la production de l'OPEP. Autrement dit, nous ne serions plus à la merci de nouveaux chocs pétroliers.

Qui, au moment de l'arrêt des programmes nucléaires en Italie ou en Suède, avait osé mettre en face du risque nucléaire, pratiquement nul en Occident, le coût réel en vies humaines de la renonciation à cette source d'énergie sur fond de guerre pétrolière, d'endettement, de chômage, de misère dans le tiers monde?

L'endettement actuel des pays pauvres est la contrepartie exacte du prélèvement opéré sur leurs économies lors des deux grandes crises pétrolières. Où iront-ils chercher les devises pour rembourser? Dans la récession. Il faudra, pour leur tenir la tête hors de l'eau, que les prix des énergies fossiles demeurent faibles. Cela suppose que les pays riches poursuivent la construction de centrales nucléaires, de préférence aux installations à combustibles fossiles, grandes pourvoyeuses en produits acides et en effet de serre.

Avec 75% d'électricité d'origine nucléaire, la France a donné l'exemple. Elle est suivie à bonne distance par la Belgique (60%), la Corée du Sud (50%), la Hongrie (47%), la Suède (45%), la Suisse (42%), l'Espagne (38,5%), la RFA et la Finlande (36%). Il faut que d'autres pays en fassent autant, à commencer par les Etats-Unis, dont seulement 19% des kWh proviennent de centrales nucléaires, mais aussi la Grande-Bretagne (19%), le Canada (16%) et l'Italie (0%).

Il faut que la sûreté soit incluse dans un tel développement. Mais le bilan des pays occidentaux est d'ores et déjà éloquent. Aucune des 351 centrales existantes n'a occasionné de morts, de blessés ou d'irradiés, même à Three Mile Island. Il apparaît de plus en plus clairement que Tchernobyl a été un accident "communiste" bien plus que "nucléaire".

Il faut aussi que le coût de l'énergie produite soit favorable. Or les résultats obtenus en France devraient rassurer les économistes les plus pointilleux. Selon une enquête internationale menée par le National Utility Service, le coût de l'électricité produite en Allemagne est de 66% plus élevé qu'en France. En Grande-Bretagne, elle plus chère de 22%, aux Etats-Unis de 4%. Alors même que la France est le seul parmi les grands pays à ne posséder ni charbon, ni pétrole, ni gaz en abondance.

Avec les événements du Golfe, une preuve de plus était établie que ce n'est pas l'énergie nucléaire qui est dangereuse, mais son absence.

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