| Le grand échiquier | 2 milliards de voitures? | L'équation climatique | Vivre avec le CO2 |
La consommation mondiale d'énergie primaire annuelle atteint près de 9 milliards de tonnes d'équivalent pétrole (tep). Et demain? Tout le monde s'accorde à prévoir une croissance continue des besoins en énergie. Il s'agit surtout de permettre aux pays pauvres d'accroître leur niveau de vie. Une autre raison réside dans l'essor de plusieurs régions du monde.

Des pays d'Asie et d'Amérique latine continuent de se développer, avec une élévation équivalente de leur niveau de vie. Croissance industrielle accélérée dans certaines régions, motorisation des populations: la consommation d'énergie primaire, selon les scénarios retenus, devrait augmenter de 30 à 70% entre 1990 et 2020. Elle pourrait doubler d'ici à 2050.

Quelles seront, en matière d'énergie, les conséquences de l'accès de nouvelles régions à la prospérité? Elles pourraient se révéler spectaculaires, dans le domaine des transports notamment. On estime qu'un pays accède à la motorisation de masse ("à chacun sa voiture!") à partir d'un PIB de 5000 francs par tête d'habitant. Il circule aujourd'hui dans le monde 500 millions d'automobiles. Ce chiffre pourrait passer à 2 milliards au cours des trente prochaines années.

Les trois énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel) couvrent près de 85% de la demande mondiale. Elles seules seront en mesure de répondre dans un avenir prévisible à la hausse de la consommation. Les réserves en combustibles seront suffisantes. D'autant plus que les deux géants émergents, la Chine et l'Inde, abritent une part importante des gisements de charbon et qu'ils entendent bien jouer leurs propres cartes.

Le défi à venir réside donc moins dans l'identification des réserves - elles existent - que dans leur valorisation. L'extraction, la manutention, le transport et la transformation des masses d'énergie primaire indispensables pour couvrir les hausses futures exigent des moyens considérables en capacité de travail et en ressources financières. Les investissements nécessaires donnent le tournis: On parle de 30 000 milliards de dollars pour la période 1990-2020, autrement dit 1000 milliards par année.
Page précédentePage suivante