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Outre ce défi financier, il faut prendre en compte certains risques, géopolitiques notamment. Les réserves de combustible gisent souvent dans des régions reculées, éloignées des centres de consommation. C'est le cas du pétrole. Près de 65% des réserves identifiées sont concentrées au Moyen-Orient, objet d'une instabilité politique endémique. L'approvisionnement de nombreux pays est fragile. Des ruptures et de nouvelles crises de l'énergie ne sont nullement exclues.

Existe-t-il des solutions pour atténuer le poids des énergies fossiles? La force hydraulique couvre aujourd'hui 20% de la demande mondiale en électricité. Son potentiel de croissance demeure important. Il est toutefois limité par le volume des investissements nécessaires et par le fait que les aménagements potentiels sont souvent éloignés des zones de consommation.

Le nucléaire assure 17% des besoins actuels en électricité. Mais il est freiné pour des raisons politiques. La relance de l'atome se jouera donc sur le front socio-politique, à condition qu'on lui reconnaisse ses qualités dans les domaines de la sauvegarde des matières premières et de la protection de l'air. Porter sa part à 25% pour 2030 ou 2050 est déjà considéré comme un but optimiste.

Les sources renouvelables - hydraulique non comprise - ne couvrent aujourd'hui que quelques pour mille des besoins globaux. Un développement à grande échelle exige de gigantesques surfaces de captage (solaire), de cultures (biomasse) et d'exposition (éolienne). Leur rendement incertain détourne aussi les capacités d'investissements considérables nécessaires à leur décollage. Les pronostics les plus audacieux estiment leur contribution potentielle vers 2050 à 20%. Une part de 10% constituerait en soi un très grand succès.

En brûlant un kilo de charbon, un litre de pétrole ou un mètre cube de gaz, on produit trois kilos de gaz carbonique. Chaque année, plusieurs dizaines de milliards de tonnes de C02 produites par l'homme s'ajoutent aux gaz à effet de serre qui s'accumulent autour de la planète. Il en résulte des risques de bouleversement climatique aux effets imprévisibles.

Pourra-t-on encore longtemps assumer un tel risque?
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