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|Développement durable|Prépondérance des fossiles|La Suisse en tête|Ne pas fermer la porte|
En résumé, les spécialistes interrogés n'excluent pas a priori une civilisation solaire avec un niveau de vie élevé. Mais une telle perspective porte sur le très long terme et nécessitera, le cas échéant, une période de transition avec le recours à des énergies intermédiaires.
C'est le cas de l'énergie nucléaire, à commencer par la fission dont les avantages résident notamment dans l'abondance des matières premières nécessaire, sous réserve du recours à la surgénération (l'uranium et le thorium sont présents dans l'écorce terrestre et dans l'eau des mers), et dans la densité énergétique: un gramme d'uranium 235 se substitue à une à deux tonnes de mazout et évite le rejet de trois à six tonnes de C02.
Autres atouts de l'atome de fission: les petites quantités de déchets produits (ce qui permet de les isoler facilement de la biosphère), l'inexistence de gaz à effet de serre, les prix bas et stables du combustible, des réserves extensibles à plus d'un millier d'années avec la surgénération, le niveau de maîtrise technologique acquis dans les centrales occidentales, ou encore les possibilités de réduction des déchets à vie longue par transmutation.
Les aspects négatifs du nucléaire résident dans le potentiel de risques en cas de conception et de mise en œuvre défaillantes (contamination radioactive étendue et de longue durée), et dans l'image négative qu'il conserve dans une opinion publique insécurisée par l'écart important entre la perception et la réalité des risques. Autres inconvénients: la durée limitée des réserves de combustible avec les réacteurs actuels à eau légère et le fait que cette technologie ne se prête pas à une exploitation dans les pays en voie de développement, compte tenu des investissements initiaux, de la nécessité de grands réseaux et de la culture de sécurité qu'elle suppose.
En résumé, l'énergie nucléaire offre un potentiel énergétique considérable avec un impact négligeable sur la biosphère lorsque la sécurité est maîtrisée. C'est la seule forme d'énergie qui permet d'éviter à terme le rejet d'immenses quantités de CO2 à un prix compétitif. Elle est ainsi plus durable et présente moins de dommages irréversibles que les énergies fossiles.
C'est dire la nécessité de ne pas exclure cette ressource qui, en terme de durabilité, présente des atouts considérables et qui pourrait assumer le relais entre les civilisations fossile et solaire.
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