| Les vraies raisons | La maîtrise | Politiquement incorrect |
Ces catastrophes, auxquelles s'ajoutent des typhons de plus en plus violents et meurtriers, sont attribuées par des spécialistes à l'accumulation des gaz à effet de serre. Un fait qui n'est peut-être pas étranger au regain d'intérêt, attesté par plusieurs sondages, que suscite l'atome dans l'opinion publique américaine. Car il faut être clair: le nucléaire, avec l'hydraulique, est la seule source d'énergie abondante qui n'émet pas de CO2. La controverse qui agite actuellement notre pays n'est pas inintéressante. Mais c'est bien aux Etats-Unis que se décidera en fin de compte l'avenir de l'énergie nucléaire.

Notre fédération a toujours défendu le principe d'un recours équilibré à l'énergie nucléaire. Cette attitude, basée sur des convictions scientifiques et économiques solides, est ingrate. Elle n'est pas dans le vent. Elle n'est pas politiquement correcte. Il est évident que nous figurerions beaucoup plus souvent dans les médias si nous exigions que l'on porte la part des énergies renouvelables à 20 ou à 30% de l'approvisionnement du pays.

Nous voudrions bien, parfois. Nous sommes des êtres humains, et c'est sûrement bien agréable de se retrouver de temps en temps à la une de la presse en des termes élogieux. Mais nous sommes redevables à nos membres d'avis réalistes, sérieux et responsables sur les questions que nous abordons. Le nucléaire a fait ses preuves. Une technologie qui permet de produire avec un kilo de combustible autant d'énergie qu'un million de kilos de pétrole ou de charbon, voire deux à trois fois plus en retraitant le combustible, et sans provoquer la moindre pollution atmosphérique, a sa place dans notre monde.

Mais nous sommes aussi d'avis, au sein de notre fédération, que la force nucléaire est plus que cela. Elle participe au progrès de la science, contribue à l'éclosion d'une industrie plus légère, moins polluante. La radioactivité, bien contrôlée, offre des services incomparables dans la médecine, l'agriculture et dans plusieurs technologies de sécurité.

Notre fédération est particulièrement attentive à ces différents développements. Elle souhaite que la Suisse, qui a acquis un excellent savoir-faire dans plusieurs de ces domaines, ne se ferme pas à l'avenir. La peur du progrès est l'un des principaux ferments de certains idéologues qui voudraient ramener notre pays à l'état de réserve d'indiens. Il est essentiel d'offrir aux nouvelles générations des chances de croître dans une société ouverte, inventive, qui a foi dans la capacité de l'homme à se lancer des défis et à les relever.

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