
|
La fin de l'Etat-nation | Le lord "pacifiste" | La dynamique | Les ONG | La vision de Cousteau
Ce dernier point est fondamental pour comprendre le double phénomène qui marque les sociétés occidentales de cette fin de siècle: l'émergence irrésistible des organisations non gouvernementales (ONG), ainsi que l'instauration insidieuse du "politiquement correct" et du délit d'opinion qui lui est lié. En fait, les ONG ont été conçues dès le départ par l'oligarchie mondialiste comme un instrument de guerre contre la base industrielle et énergétique de l'Etat-nation.
La percée décisive des mouvements antinucléaires à l'échelle internationale a suivi la décision de plusieurs pays de recourir à l'atome suite à la crise pétrolière de 1973. Cette émergence écologiste n'a été possible qu'avec l'appui de grandes institutions associées à l'élite financière anglo-saxonne. Parmi les organismes qui ont propagé les idées anti-industrielles, le Club de Rome marqua l'opinion mondiale avec son fameux rapport de 1972 intitulé "Halte à la croissance". Ce document fut rédigé sous l'égide du Comité économique de l'Institut Atlantique, proche de l'OTAN, dirigé par Aurelio Peccei, cofondateur du club en 1968.
Les mêmes thèmes furent portés dans l'arène politique internationale par le biais de la Commission trilatérale. L'élection surprise de Jimmy Carter, protégé de cette Commission, a permis de les appliquer dans la réalité à travers la politique suivie par les Etats-Unis, et qui s'articulait alors autour de deux grandes composantes. La première fut exposée dans le document Global 2OOO, commandé en mai 1977 par le président Carter, et qui devait servir de base à l'orientation économique et stratégique du Gouvernement américain. C'était en fait une remise à jour des prévisions catastrophistes et des théories malthusiennes (2) développées dans le sillage du Club de Rome.
L'autre composante prévoyait, selon l'expression même de ses concepteurs, une "désintégration contrôlée de l'économie mondiale". Cette vision fut présentée dans le "Projet pour les années 80", un document de l'Institut royal des affaires internationales (RIIA) et du Conseil pour les relations étrangères de New York (CFR). Les propositions qui y figuraient ont été mises en application par Paul Volcker, alors dirigeant de la Réserve fédérale. Selon cette doctrine, les Etats-Unis, une fois engagés dans la voie postindustrielle, devaient soumettre les autres nations à la même politique. Ce qui fut en partie accompli par la hausse des taux d'intérêt que Paul Volcker allait faire grimper, pratiquement du jour au lendemain, à plus de 20%. Inutile de chercher plus loin une part essentielle de l'origine du chômage, pudiquement qualifié de "structurel", qui frappe les économies occidentales depuis les années 80.
  |
|