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La fin de l'Etat-nation | Le lord "pacifiste" | La dynamique | Les ONG | La vision de Cousteau
En fait, toute économie qui crée l'abondance pour tous - et c'est le cas, potentiellement, d'une économie reposant sur les technologies nucléaires - provoque l'éclatement du cadre des ressources fixes et l'effondrement de la légitimité du marché comme gestionnaire des ressources rares. Elle constitue par nature une remise en cause fondamentale du pouvoir en place, en donnant aux nations le moyen de se développer par elles-mêmes. Il faut donc s'y opposer par tous les moyens.
Entre-temps, les Etats-Unis ont engagé une politique conforme à l'agenda postindustriel défini sous l'ère Carter. Il s'agissait notamment de limiter la croissance démographique, surtout dans les pays du tiers monde, de contrôler la consommation énergétique en sauvegardant la prépondérance des agents fossiles, et de substituer le court terme financier au moyen-long terme industriel par la déréglementation de l'économie.
Beaucoup en sont venus à considérer ces thèses malthusiennes comme allant de soi. Elles sont parfois exprimées de manière brutale, comme le fit, par exemple, Jacques-Yves Cousteau. Dans le Courrier de l'Unesco de novembre 1991, la grande figure emblématique de l'écologie proposa de réduire la population humaine de 300 000 personnes par jour, pour arriver à une population du globe stabilisée autour d'un milliard d'individus, sans préciser toutefois plus avant comment il fallait s'y prendre.
Ainsi vont les choses en cette fin de siècle. "La scène énergétique est un monde féroce dans lequel on tue tous les jours", avait déclaré le Cheikh Saki Yamani, lors des premières Rencontres suisses de l'énergie, à Crans-Montana.
| (1) |
Etude sur les conditions nécessaires au redémarrage du nucléaire, Editions alcuin, Paris. |
| (2) |
Doctrine qui préconise la limitation des naissances par la contrainte morale. |
(Extrait de la Lettre de l'énergie No 55, mars 1998)
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